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Gazette de la CIMI : première parution (hiver 2007)

 

Nous avons le plaisir de vous adresser par ce courriel le premier numéro de la gazette électronique de la CIMI (Consultation Interdisciplinaire de la Maltraitance Intrafamiliale), à Lausanne (Suisse). Ce numéro vous offre divers articles rédigés par l'équipe de la CIMI, abordant quelques thèmes essentiels de l'observation et du travail cliniques auprès des familles confrontées aux violences domestiques.

Bonne lecture!


Editorial

La famille sur la sellette 

Gérard SALEM, psychiatre, directeur de la CIMI

La presse nous rapporte régulièrement, parfois de façon trop tapageuse, des drames familiaux intolérables. Une mère noie son enfant, un père tue femme et enfants avant de se donner la mort, un grand-père viole sa petite fille de façon répétée, un enfant doit recopier un livre entier à la main en guise de punition, sans compter les châtiments corporels d’un autre âge qu’il subit quotidiennement. Des parents en guerre utilisent leurs enfants comme de véritables projectiles l’un contre l’autre.

En dépit des exagérations propres à la presse (et à son besoin atavique de dramatiser une histoire familiale), il est des chiffres qui donnent à réfléchir en matière de famille et de maltraitance. Selon les données statistiques les plus fiables, on sait aujourd’hui que sur une centaine d’enfants maltraités dans nos sociétés contemporaines, quatre-vingt-cinq d’entre eux le sont dans leur famille. Donc par les personnes qui leur sont les plus proches, et non par le Monsieur aux bonbons du parc voisin, par le maître de classe, ou par un réseau de pédophiles (même si ceux-ci restent des abuseurs non négligeables dans les observatoires officiels). Mais enfin, direz-vous, la famille ! Tout de même ! N’est-ce pas là le havre censé répondre aux besoins primordiaux et les plus durables de l’humanité ? Le sous-système social le plus stable (cette cellule de base de la société, comme dit Balzac) ?

Et que dire de cette autre observation tout aussi choquante : une quantité impressionnante de personnes âgées sont maltraitées, non seulement dans les institutions, mais par leurs propres descendants (violences physiques, psychologiques et même sexuelles, négligences graves, abandon, exploitation sous toutes ses formes). Si l’on ajoute à cette double constatation celle des violences conjugales, hélas bien familière de tous les services sociaux et médicaux, l’on est en droit de s’interroger si la famille n’est pas devenue un milieu à risque.

Les maltraitances vécues dans le milieu familial ont un impact souvent plus lourd, plus profond, plus durable que les maltraitances non familiales. Les dégâts provoqués sur la santé mentale et physique sont scientifiquement avérés. Nombre de troubles du développement chez l’enfant leur sont attribuables. Bien des pathologies psychiatriques de l’enfant, de l’adolescent, de l’adulte, de la personne âgée, prennent leurs sources dans ces violences d’autant plus pernicieuses qu’elles sont intimes. On peut considérer que la maltraitance se trouve en amont de bien des syndromes, que l’on se contente trop souvent de traiter en surface, pour eux-mêmes, et non pour le drame relationnel qui les alimente.

Traiter ce type de problèmes ne peut se faire en ne traitant que des individus. Il faut traiter les relations. Les thérapies relationnelles se font dans une perspective d’abord éthique et multilatérale, et non unilatérale (la victime seule), ou bilatérale (le couple ou la dyade absuseur/abusé, en ignorant les tiers impliqués). Il importe de s’adresser au système familial dans son ensemble, en tenant compte du contexte éthique perturbé, favorisant les abus de pouvoir. La plupart des services compétents en matière de maltraitance ont l’habitude de travailler dans la perspective unilatérale ou bilatérale. Cette compétence se heurte hélas régulièrement à divers obstacles et pièges spécifiques aux familles maltraitantes, qu’il convient de mieux saisir pour mieux les circonvenir, sous peine d’efforts improductifs.

C’est dans un tel contexte qu’a été créée la CIMI, il y a cinq ans, pour répondre à ce besoin spécifique. Il s’agissait de mettre sur pied un modèle d’intervention spécialisé dans l’évaluation et la thérapie des familles confrontées à la maltraitance. La thérapie de famille systémique ainsi instituée a pour objectif non seulement de guérir le système familial et de réparer les dégâts qu’il peut engendrer (souvent malgré lui), mais de prévenir à moyen terme les récidives ou les effets de shunt, et à long terme la transmission de modèles toxiques aux générations suivantes.

C’est dire qu’il s’agit ici d’une mission de santé publique.

Il n’est donc pas surprenant qu’après cinq ans d’activité intense (plus de mille familles suivies selon son modèle, avec des résultats favorables dans la majorité des cas), et une collaboration soutenue avec les services médicaux et sociaux déjà en place, la CIMI ait été reconnue officiellement par nos autorités cantonales comme une nécessité incontournable dans le paysage thérapeutique. La situation financière difficile de la CIMI l'a amenée à demander en 2007 aux autorités cantonales compétentes un soutien financier sous la forme d'une subvention. Reconnaissant l'intérêt de cette structure complémentaire aux services de l'Etat, le Chef du Département de la santé et de l'action sociale, d'entente avec le Département de la formation, de la jeunesse et de la culture, a mandaté le CHUV afin d'établir, en collaboration étroite avec le SPJ, les modalités de subvention faisant l'objet d'une convention entre le CHUV, le SPJ et la CIMI. Ce faisant, les autorités cantonales précitées reconnaissent également la nécessité de créer, au sein du service public, un centre inter-institutionnel de traitement de la maltraitance intrafamiliale et intégrant les objectifs de la CIMI. D'où une convention à caractère transitoire afin d'assurer la viabilité financière de la CIMI dans l'attente de la création de cette nouvelle structure cantonale. Cette reconnaissance va droit au cœur de notre petite équipe et c’est avec plaisir que nous publions le numéro un de notre Gazette électronique. Celle-ci offre au lecteur maints aperçus de nos observations quotidiennes et de notre méthode de travail.

Le docteur Nahum Frenck se joint à moi pour remercier et féliciter chaleureusement notre équipe de médecins et de psychologues, nos partenaires cadres et superviseurs, nos stagiaires dévouées, comme notre très industrieuse équipe de secrétariat et de comptabilité, pour le fidèle travail accompli jusqu’ici. Enfin, au nom de toute l’équipe, nous exprimons notre gratitude à Monsieur le Conseiller d’Etat Pierre-Yves Maillard, comme aux autorités du CHUV et du DFJ, pour la reconnaissance et le soutien qu’ils viennent de nous accorder.

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Agenda 

Ethique et maltraitance

Séminaire interne avec le superviseur en éthique de la CIMI, Jean-François Malherbe, professeur de philosophie et d’éthique appliquée à l’Université de Sherbrooke (Canada). Possibilité pour les personnes externes d’y participer sur invitation ou sur demande. Dates : 1er sept. et 17 nov. 2007, à la CIMI, de 8h30 à 16h00. Prochains séminaires dès début 2008 (dates à préciser).


50 ans du Service de protection de la jeunesse

En cette année 2007, le SPJ fête ses cinquante ans d'existence. Pour marquer cet anniversaire, il a organisé deux événements d’importance.

Le 11 sept. 2007, à 20h, à l’UNIL « Amphimax », une conférence publique du Dr Boris Cyrulnik « Enfant tyran, ado violent ». Et les 12 et 13 sept. 2007, de 8h30 à 17h30, toujours à l’UNIL« Amphimax », un congrès et des ateliers destinés aux professionnels de l'enfance, sous le titre « De l’enfance cabossée à la famille rêvée ».

Le 12 septembre a été consacré au thème « Quand la famille dysfonctionne, séparation ou réparation », et le 13 septembre au thème « Quand la société intervient : militantisme ou expertise ? ». Dans la ligne de sa collaboration habituelle avec le SPJ, la CIMI a participé à l’événement en animant un atelier les 12 et 13 sept. 2007, de 13h45 à 15h, sur le thème de l’approche thérapeutique des familles maltraitantes.


Violence envers les femmes
 

Le samedi 3 novembre, la CIMI a contribué à l’enseignement de la Journée de formation post-graduée et continue pour les candidats au titre FMH de gynécologie-obstétrique organisée au CHUV de 9h30 à 16h15, sous la responsabilité du service de Gynécologie et Obstétrique. Le thème était consacré à la Violence envers les femmes : gynécologie et obstétrique psychosomatique et psychosociale. Le Dr Salem a donné une conférence puis un séminaire sur ce thème, orientés sur les aspects particuliers de la maltraitance familiale et quelques pistes quant à son approche thérapeutique.


Work in progress

Forte de cinq ans d’expérience de terrain et de recherches, l’équipe de la CIMI, sous la direction du Dr Salem, participe à la rédaction de deux livres consacrés à l’approche thérapeutique des familles maltraitantes. Le premier, sous la forme d’un essai théorique et clinique, aborde le thème en trois parties (intersubjectivité familiale, maltraitance familiale, soin et prévention). Le deuxième, sorte de manuel technique, présente trente-six outils pratiques concernant la même problématique. Ces deux ouvrages, complémentaires et destinés aux professionnels comme à un public plus large, devraient paraître à Paris vers la fin de l’année 2008 ou au début de l’année 2009.


Un congrès et un symposium importants à Paris

Du 6 au 9 février 2008 se déroulera à l’hôpital Sainte-Anne de Paris le Congrès de l’Association Mondiale de Psychiatrie intitulé : Ethique, Science et Psychiatrie de la Personne, avec un symposium particulièrement intéressant de l’ALFAPSY sur L’actualité de la prise en charge des troubles psychiques post-traumatiques (New designs on treating post-traumatic psychological disorders). (Le Dr Salem y fonctionnera comme chairman, avec les Drs Chawki Azouri et Brigitte Degeilh, dans la synthèse intitulée Laissons jouer les enfants : approche multilatérale du psychotrauma).


Sortie du dernier livre de Jean-François Malherbe

Nous avons le plaisir de saluer la publication récente du dernier ouvrage de notre superviseur en éthique, le Professeur Jean-François Malherbe de l’Université de Sherbrooke au Canada, intitulé Sujet de vie ou objet de soins : introduction à la pratique de l’éthique clinique. Editions Fides, Bibl. et Archives nationales du Québec, 2007 (471 pages).

Formation et enseignements à la Fondation Ethique Familiale

Depuis janvier 2003, la Fondation Ethique Familiale dispense des formations régulières au sein de la CIMI comme à l'extérieur, en diverses institutions médicales, hospitalières, sociales, universitaires. Dans l'article référé, vous trouverez une description sommaire de ces divers enseignements.

Historique

Du rêve à la réalité

Nahum FRENCK, pédiatre, directeur adjoint de la CIMI 

Ce bref aperçu historique décrit les chemins parcourus par les créateurs de la CIMI, dans le champ de la thérapie de famille et de la maltraitance, jusqu’à l’ouverture de cette nouvelle consultation interdisciplinaire consacrée aux familles confrontées à la maltraitance. Un bref regard suit sur l’évolution de cette structure de janvier 2003 à décembre 2007.

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Articles 

 

Définition du jour
Emilie WERLEN*, psychologue

PARENTIFICATION

Notion  introduite par Ivan Boszormenyi-Nagy dans l’ouvrage de référence « Invisible Loyalties » (1973). Ce psychiatre d’origine hongroise est un pionnier de la thérapie de famille et est le fondateur de la thérapie contextuelle.
Ce phénomène peut être défini comme : « Le terme décrit initialement (B.-Nagy, 1965 ; B.-Nagy & Spark, 1973) une manœuvre d’adulte consistant à transformer un enfant (ou un adulte) en un « aîné » fonctionnel, c'est-à-dire en quelqu’un qui prend une responsabilité plus grande que celle qui serait appropriée à son âge, dans une relation donnée. En tant que déplacement des limites transactionnelles attribuées à un rôle, la parentification ne se fait pas nécessairement au détriment de l’enfant. De fait, elle peut constituer une adaptation adéquate de l’enfant à une contrainte familiale temporaire. Il peut alors bénéficier de l’apprentissage que constitue le fait d’assumer un rôle de responsable.
Dans une perspective contextuelle, la parentification est destructive lorsqu’elle épuise les ressources et les réserves de confiance propres à l’enfant. Cela se produit quand les adultes manipulent les tendances innées de leurs enfants à se dévouer en tout confiance. La situation difficile qui caractérise le clivage des loyautés, par exemple, a toujours pour effet, du point de vue systémique, de parentifier l’enfant – même si chaque parent souhaite s’abstenir d’utiliser l’enfant. » (B.-Nagy, 1991, pp. 39-40).

Boszormenyi-Nagy, I. (1991). Glossaire de thérapie contextuelle (G. Salem & C. Nebel, Trans.). Dialogue, 111(1), 31-44.

*Emilie Werlen s'est chargée de reprendre cette définition dans la foulée de son mémoire de diplôme récemment présenté à l'Université de Lausanne et intitulé : "Inversion de rôle et parentification : approche comparée et perspectives thérapeutiques selon les modèles structural et contextuel en thérapie de famille" sous la direction du Prof. Nicolas Favez.

Les formes de la demande d'aide

Gérard SALEM, psychiatre, directeur de la CIMI

Dans cet article l’auteur décrit les diverses formes que peut revêtir la demande d’aide de la part d’une famille confrontée à la maltraitance. Ces « catégories » de la demande mettent en évidence les enjeux d’une réponse thérapeutique appropriée, c’est-à-dire qui tienne compte de l’ensemble du système familial et non de la « partie visible de l’iceberg » seulement.

PS : Dans cet article n’est pas prise en compte la « non-demande » des familles amenées à suivre une thérapie contrainte, situation qui exige de moduler l’approche de façon plus spécifique. L’article d’Oliviero Vanetti et d’Eric Francescotti intitulé Thérapie contrainte l’évoque dans ce même numéro de la Gazette.

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"Intake"

Oliviero VANETTI, diplômé en sciences sociales

Le processus d’intake à la CIMI désigne les étapes initiales de la prise en charge thérapeutique des familles maltraitantes. Oliviero Vanetti, diplômé en sciences sociales et coordinateur de l’équipe, expose dans cet article quelques aspects théoriques et techniques de ce processus.

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Alliance thérapeutique dans la thérapie de famille

Nicolas RECHSTEINER, psychologue 

 

 Cet article est une petite synthèse sur l’art de favoriser l’alliance thérapeutique avec une famille. Nicolas Rechsteiner, psychologue, intègre les stratégies de type systémique dans une perspective plus large : la dimension éthique présente dans la relation intersubjective. Le concept de partialité multidirectionnelle de Boszormenyi-Nagy se situe précisément dans ce contexte éthique qui reste prioritaire dans le champ de la maltraitance.

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Une visite à domicile : bienvenue chez l'autre!

Gladys DELESSERT, responsable des visites à domicile (VAD)
Héloïse LUY, psychologue
Salvatore FREDA, psychologue

Les visites à domicile représentent un atout précieux auprès des familles confrontées à la maltraitance. Presque toujours bien ressenties, elles permettent à la fois de soutenir de façon concrète les familles en catalysant « sur le terrain » les interactions favorables, et d’exercer une certaine surveillance pour assurer la protection des membres les plus vulnérables. L’équipe des VAD donne dans cet article un aperçu de son travail.

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Pluralité des settings à la CIMI

Nicolas RECHSTEINER, psychologue
Nahum FRENCK, pédiatre, directeur adjoint de la CIMI

Une thérapie systémique ne signifie pas forcément que l’on reçoit chaque fois la famille ensemble. La flexibilité du setting est une stratégie essentielle auprès des familles maltraitantes. C’est ce que les auteurs décrivent dans cet article, avec un tableau illustrant une vision d’ensemble du processus.

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Le groupe thérapeutique "conte" pour enfants

Mariame TRAORE, psychologue FSP 

Psychologue spécialisée dans diverses formes de suivi thérapeutique des enfants, Mariame Traore dirige un groupe thérapeutique d’enfants utilisant entre autres des stratégies narratives permettant de mieux évacuer les effets du trauma et de développer les facultés de résilience de chaque enfant. Elle expose dans cet articles quelques aspects théoriques et techniques de cette démarche.

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Oser entreprendre une thérapie

Francine FERGUSON, psychologue cadre

Francine Ferguson, psychologue cadre à la CIMI à Lausanne, a récolté le témoignage de trois patientes qui se sont engagées dans une démarche thérapeutique. Chacune d'elles explique les raisons, le processus et les sentiments d'une telle démarche. L’auteur de l’article apporte ses réflexions et son analyse à ces trois lettres. [article paru dans Psychoscope, 7/2007 : « Les 20 ans de la FSP : la parole aux client(e)s »].

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Prescription de psychotropes dans le contexte de maltraitance familiale

Zurab CHVEDELIDZE, médecin assistant 

Médecin assistant à la CIMI, Zurab Chvedelidze examine dans cet article quelques aspects du recours complémentaire à la pharmacothérapie dans le contexte de l’intervention systémique auprès d’une famille. Il décrit quelques syndromes pathologiques justifiant habituellement ce type d’articulation thérapeutique.

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Expertises familiales et dimension systémique

Eric FRANCESCOTTI, psycho-criminologue

Eric Francescotti, psychologue et responsable de la cellule Expertises de la CIMI, expose dans cet article quelques aspects de la procédure systémique qui caractérise notre façon d’évaluer une famille à la demande du juge, dans un contexte civil ou pénal, ceci en soulignant la valeur heuristique de la confrontation.

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Articles de loi

Droits et devoirs d'après le code civil 

 

Art. 272

Les père et mère et l’enfant se doivent mutuellement l’aide, les égards et le respect qu’exige l’intérêt de la famille. 

Art. 273

1 Le père ou la mère qui ne détient pas l’autorité parentale ou la garde ainsi que l’enfant mineur ont réciproquement le droit d’entretenir les relations personnelles indiquées par les circonstances.

2 Lorsque l’exercice ou le défaut d’exercice de ce droit est préjudiciable à l’enfant, ou que d’autres motifs l’exigent, l’autorité tutélaire peut rappeler les père et mère, les parents nourriciers ou l’enfant à leurs devoirs et leur donner des instructions.

3 Le père ou la mère peut exiger que son droit d’entretenir des relations personnelles avec l’enfant soit réglé.

Art. 274

1 Le père et la mère doivent veiller à ne pas perturber les relations de l’enfant avec l’autre parent et à ne pas rendre l’éducation plus difficile.

2 Si les relations personnelles compromettent le développement de l’enfant, si les père et mère qui les entretiennent violent leurs obligations, s’ils ne se sont pas souciés sérieusement de l’enfant ou s’il existe d’autres justes motifs, le droit d’entretenir ces relations peut leur être refusé ou retiré.

Art. 276

1 Les père et mère doivent pourvoir à l’entretien de l’enfant et assumer, par conséquent, les frais de son éducation, de sa formation et des mesures prises pour le protéger.

Art. 301

1 Les père et mère déterminent les soins à donner à l’enfant, dirigent son éducation en vue de son bien et prennent les décisions nécessaires, sous réserve de sa propre capacité.

2 L’enfant doit obéissance à ses père et mère, qui lui accordent la liberté d’organiser sa vie selon son degré de maturité et tiennent compte autant que possible de son avis pour les affaires importantes.

Art. 302

1 Les père et mère sont tenus d’élever l’enfant selon leurs facultés et leurs moyens et ils ont le devoir de favoriser et de protéger son développement corporel, intellectuel et moral.

2 Ils doivent donner à l’enfant, en particulier à celui qui est atteint de déficiences physiques ou mentales, une formation générale et professionnelle appropriée, correspondant autant que possible à ses goûts et à ses aptitudes.

3 A cet effet, ils doivent collaborer de façon appropriée avec l’école et, lorsque les circonstances l’exigent, avec les institutions publiques et d’utilité publique de protection de la jeunesse.

Articles

La cellule de co-parentalité

Laure-Anne GUIGON, éducatrice
Gérard SALEM, psychiatre, directeur de la CIMI

La « cellule de coparentalité » de la CIMI a mis au point une charte des enfants de familles recomposées, proposée aux familles qui la consultent, et qui a été publiée dans le magazine lausannois l’Hebdo, en date du 7 juin 2007. Elle est reproduite ci-dessous.
 

A la CIMI, c’est à la « cellule de la co-parentalité » que revient la tâche de travailler sur les difficultés inhérentes à la concertation parentale, dans le cadre du divorce ou des séparations de couple avec enfants. Les auteurs présentent ici quelques réflexions sur cette nécessité et quelques aspects de la méthode suivie.

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Charte des enfants de familles recomposées

> Voir l'article paru dans l'Hebdo le 7 juin 2007 (la Gazette adresse ses remerciements à Isabelle Falconnier, journaliste responsable du dossier).

Si mes parents se séparent et fondent une nouvelle famille chacun de son côté, j’ai besoin, moi, leur enfant, que plusieurs conditions soient autant que possible respectées pour grandir correctement :

Papa et maman me donnent une explication commune de leur séparation, et pas chacun sa version. Ils sont tous deux responsables de moi, et pas l’un plus que l’autre.

Papa respecte maman, maman respecte papa, et chacun respecte l’affection que j’ai pour l’autre. Leurs propres parents me restent attachés et j’ai libre accès à tous mes grands-parents.

Si papa et maman doivent encore se disputer, je souhaite que maman ne me parle pas en mal de papa, ni papa de maman, et qu’ils ne me demandent pas de prendre parti pour l’un contre l’autre.

Le nouveau conjoint de maman respecte papa, la nouvelle femme de papa respecte maman.

Mes contacts restent naturels, clairs et réguliers avec l’une et l’autre famille, et ma place reste claire et respectée dans chacune.  

Un des devoirs qui m’incombent en tant qu’enfant est de respecter les décisions de mes parents d’origine, comme celles de leurs nouveaux conjoints, en coopérant de mon mieux avec ma nouvelle famille.

Cette double vie qui est désormais la mienne, j’aimerais que nous soyons tous capables d’en profiter au lieu d’en souffrir et de « payer » je ne sais quelle faute. J’aimerais qu’au lieu de « complications », nous puissions y voir l’occasion de contacts plus larges et plus diversifiés, pour moi-même comme pour mes parents.

 

Thérapie contrainte 

Oliviero VANETTI, diplômé en sciences sociales
Eric FRANCESCOTTI, psycho-criminologue 

Il existe des articles de loi sur lesquels un juge peut s’appuyer pour contraindre une famille à suivre un traitement psychiatrique. Certains contextes familiaux justifient ou même exigent une telle mesure, qui n’est pas forcément vouée à l’échec comme on le pense souvent. Les auteurs en décrivent ici quelques aspects théoriques et pratiques. 

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Reconnaissance ou pardon, quels enjeux dans la maltraitance familiale ?

Francine FERGUSON, psychologue cadre

Comment peut-on reconnaître le mal que l’on a fait à un enfant, un conjoint, un parent ? Et à demander pardon ? A quoi cela sert-il ? Comment s’y prendre ? Dans cet article, Francine Ferguson, psychologue cadre à la CIMI, tente de répondre à ces questions en illustrant le thème par l’histoire d’une thérapie de famille.

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Le prochain numéro de la gazette

 

Le numéro deux de la gazette paraîtra au printemps prochain. D’ores et déjà, nous avons le plaisir de vous annoncer quelques thèmes qui y seront abordés : les triangles pathologiques – spectateur, acteur, auteur : Hannah Arendt et l’éthique intersubjective selon Malherbe – évolution type d’une thérapie avec une famille maltraitante – le groupe thérapeutique « éducation par les pairs » pour adolescents – le groupe thérapeutique « mères » - approche technique du déni avec l’auteur, en maltraitance – travail thérapeutique avec les tiers – légitimité destructive et maltraitance.

Nous rappelons que les articles de la Gazette sont archivés en format pdf sur notre site web, sous la rubrique « Articles », en compagnie d’autres articles publiés dans d’autres revues. Chacun de ces articles est présenté d’abord en quelques lignes. Merci de respecter le copyright CIMI lors des références à ces articles.


Impressum électronique

Equipe rédactionnelle : Emilie Werlen, Gérard Salem, et les signataires des divers articles.

 

 

 


 

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